Fasciathérapie et Yoga… une histoire de synchronicité
- VIDEO sur Arte : https://www.youtube.com/watch?v=uYAXuvhZ1v4&feature=youtu.be
Fascinants fascias les alliés secrets de notre organisme :
* Les Fascias, Douleurs chroniques (lombalgies, …), stress émotionnels et traumatismes * Leurs soins par l’activité physique, les étirements, Yoga, sport, massages, acuponcture, … et la thérapie EMDR
La pratique du Yoga vise la réduction des mouvements de la pensée, l’atteinte d’un état de calme mental, de paix intérieure.
Les effets positifs d’une pratique régulière de Yoga
Le yoga fait partie des pratiques psycho-corporelles reconnues comme étant de plus en plus bénéfiques sur la santé dite « intégrative » dans les recherches récentes sur le sujet.
Par exemple, l’Ordre des Psychologues du Québec reconnait des formations offertes par l’Institut de Psychothérapie Intégrée sur le thème : Intégrer activement le corps dans le processus de psychothérapie (2017).
L’ONU en 2015 a statué sur une journée mondiale du Yoga, le 21 juin.
Recherche et Santé
* Plusieurs études scientifiques se sont penchées sur la mesure des bienfaits du yoga sur la santé. Récemment, une équipe du Centre Genesis Cancer Care de Bunbury en Australie a publié une méta-analyse sur les effets de la pratique de yoga pendant un traitement du cancer du sein. Les auteurs (Galliford et al.) ont observé une baisse de l’anxiété, de stress, une augmentation de la résistance du système immunitaire et une amélioration de la qualité du sommeil.
* Des chercheurs du Jackson State University aux États-Unis ont passé en revue 23 études qui les amènent à conclure que la pratique régulière du yoga est associée à une réduction de la dépression. Selon les études effectuées à l’Université de Boston aux États-Unis, la pratique du yoga augmenterait le taux de certains neurotransmetteurs (GABA) impliqués dans l’ apaisement du système nerveux et du métabolisme.
* À l’Université de Londres au Royaume-Uni, des chercheurs ont émis l’hypothèse que certaines Postures (Asanas) qui insistent sur l’ouverture de la poitrine (les extensions) stimuleraient le nerf vague à la base du tronc cérébral (contrôle du système parasympathique sur les rythmes cardiaque et respiratoire) et ainsi, ces postures induiraient le calme dans le métabolisme physiologique (baisse du stress).
LE CERVEAU DU YOGI – Source: Sciences et Avenir, No 846, Août 2017
En bref
* La pratique régulière réduit le risque de maladie cardiaque (Harvard Medical School, 2015).
* Amélioration de la cognition : 20 minutes de yoga stimulent les fonctions cérébrales (Université de l’Illinois, 2013).
* Baisse du stress et de l’anxiété : 25 études sur 35 le démontrent (St Elizabeth’s Medical Center, États-Unis, 2012).
* Yoga et méditation augmentent l’immunité en modifiant l’expression des gènes des cellules immunitaires (Université d’Osio, Norvège, 2013).
* 3 séances par semaine durant 2 mois agissent sur les performances cognitives des seniors (Université de l’Illinois, 2014).
* 2 séances par semaine réduisent les symptômes dépressifs résistant aux traitements (Université de Boston, 2017).
* 2 séances par semaine durant 6 mois soulagent les maux de dos et les douleurs cervicales (West Virginia University, 2009 et Hôpital universitaire de la Charité, Allemagne, 2012).
* Stabilisation du poids avec une pratique régulière du yoga depuis 4 ans et plus (F. Hutchison Cancer Research Center, Seattle, 2005).
********** ARTICLES – MAGAZINES – TEMOIGNAGES **********
- Amélioration neuronale chez les pratiquants du yoga : Frontiers in Aging Neurosciences : Greater Cortical Thickness in Elderly Female Yoga Practitioners – A cross-Sectional Study https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5476728/
- 4 Témoignages parus le 16/10/2018 « J’ai guéri grâce au yoga » : https://www.pensees-sauvages.com/2018/10/16/jai-gueri-grace-yoga/
- ARTICLE : Yoga ou Ostéopathie, les Lombalgies Chroniques PUBMED Etude randomisée de non infériorité
* Le yoga semble aussi efficace que la kinésithérapie à court et moyen termes dans la prise en charge des lombalgies chroniques, en milieu défavorisé. Des chercheurs américains ont réalisé une étude randomisée, de non infériorité, en simple aveugle, afin de comparer l’efficacité du yoga, de la kinésithérapie et de l’éducation du patient. Ils viennent de publier leurs résultats dans la revue
Anna l s o f I n t e r na l M e d i c i ne .* Le yoga est efficace dans la prise en charge des douleurs lombaires chroniques d’intensité moyenne à modérée, mais peu d’informations existent chez les populations plus défavorisées et il n’a pas été comparé à la kinésithérapie.
Dans des populations défavorisées, les auteurs ont voulu comparer l’efficacité dans la prise en charge des lombalgies de trois approches ayant déjà démontré leur efficacité : le yoga, la kinésithérapie et l’éducation du patient. Ils ont inclus 320 personnes réparties en 3 groupes avec 12 semaines d’intervention active (12 séances de yoga hebdomadaires, 15 séances de kinésithérapie ou un guide d’éducation avec des lettres d’information) et 40 semaines d’entretien en comparant la persistance de séances réguières et la pratique à la maison.* Au total à 12 semaines et à un an, le yoga faisait aussi bien que la kinésithérapie en termes de douleur et d’amélioration fonctionnelle. Ces deux prises en charge semblent aussi plus efficaces que l’éducation (notamment en termes de diminution des médicaments contre la douleur). Les bénéfices ont persisté entre la 12e et la 52e semaine sans différence entre les séances d’entretien actives et les séances de yoga ou d’exercices physiques à domicile. Les chercheurs concluent que le yoga semble être une alternative raisonnable à la kinésithérapie pour les patients atteints de lombalgies chroniques en tenant compte de leurs souhaits et de leurs possibilités.
Par le Dr Sophie Florence (Paris) – Référence : Saper RB, Lemaster C, Delitto A e t a l .
Yoga, Physical Therapy, or Education for Chronic Low Back Pain: A Randomized Noninferiority Trial. Ann Intern Med. 2017 ; 167(2):85-94.
Retrouver l’article en ligne https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28631003
********** AUDIO **********
Entretien Radio-Canada C’est prouvé, le yoga et la méditation améliorent la santé http://ici.radio-canada.ca/emissions/le_midi_30/2014-2015/chronique.asp?idChronique=354185
********** VIDEOS YOGA IYENGAR *********
- DOCUMENTAIRE- 43 mn- sur ARTE Geo 360 « YOGA MEDICAL IYENGAR, Médecine traditionnelle de l’Inde » ( – 21/11/2015) :
https://www.youtube.com/watch?v=ZW0jxUEWP2E
- DOCUMENTAIRE – 11mn- « A MEDICAL YOGA CLASS with Dr Geeta S. Iyengar » : https://www.youtube.com/watch?v=1PLTHwCyPDY
- DOCUMENTAIRE – 90mn- de Séphane HASKELL sur LCP via Dailymotion : https://www.dailymotion.com/video/x5h59wm
* La Bande Annonce : « Breathe, Yoga un souffle de liberté » https://publikart.net/breathe-temoignage-captivant-dun-homme-paralyse
* Son Livre : « Respire » Paralysé, il redécouvre son corps
ASSOCIATION IYENGAR – Pour trouver un professeur : https://www.yoga-iyengar.asso.fr/Region-Ile-de-France.html
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Fasciathérapie et Yoga… une histoire de synchronicité
La Fasciathérapie
Les récentes avancées sur le rôle du fascia ont rendu cette discipline populaire. Le fascia est un organe sensoriel à part entière, tout comme la peau. En associant toucher manuel, approche gestuelle et parole, la fasciathérapie vise la stabilité et la «cohérence» de l’ensemble du corps.
Fondée dans les années 1980 par Danis Bois, Physiothérapeute, Ostéopathe et aujourd’hui Docteur en sciences de l’éducation, la fasciathérapie a une approche quasi holistique. Outre tous les bobos physiques, elle veut aussi accompagner les personnes durant les grands «tournants de la vie» comme les deuils, les divorces ou des périodes de transformation personnelle.
L’approche de Danis Bois est nouvelle en ce qu’elle ajoute un aspect sensoriel aux fascias, au-delà de leur aspect mécanique.
Pour absorber les chocs autant physiques que psychiques, les fascias réagissent par des tensions et des crispations.
Ces réactions sont réversibles, mais il est fréquent, lorsque le choc est répété, trop violent ou mal géré, que les tensions s’installent et perturbent l’équilibre général de l’organisme, pouvant aboutir à divers dysfonctionnements ou pathologies.»
Les fascias: définition et fonctions
Les fascias ou tissus conjonctifs sont situés directement sous la peau et se propulsent aux tendons vers les muscles, les os, les vaisseaux sanguins et les organes dans un vaste réseau de fibres plus ou moins élastiques en interconnexion entre elles.
En anglais, le tissu conjonctif se dit « connective tissu« , une expression qui met en relief cette fonction spécifique de liaison des fascias avec les structures anatomiques. Plusieurs chaînes myofasciales sont aujourd’hui connues. Les fascias relient l’extrémité de la tête au bout des pieds et la périphérie du corps à sa profondeur.
Les fonctions des fascias, cet enchevêtrement de fibres (collagène, élastine, chondroïtine, glucosamine) en sont donc une d’attache, d’enveloppe d’organes, de protection (disques intervertébraux) et de transport dans le cas du tissu sanguin. En liaison avec toutes les régions du corps, les fascias harmonisent le mouvement, favorisent la souplesse (longueur des ligaments et tendons).
Constitués à 60% d’eau, ils assurent également la circulation du flux nerveux et possiblement énergétique jusqu’au niveau cellulaire. Ils joueraient un rôle dans l’équilibre des systèmes endocrinien et immunitaire. Récemment, les recherches en biologie cellulaire ont développé la notion de tenségrité (Ingber) où un lien direct peut désormais être établi entre information génétique et forme, structure et mouvement. Plus simplement dit: exercer une pression à un bout de cette vaste toile l’affecte dans sa globalité (voir illustration ci-dessous).
Fascias sous la peau vers un tendon* | « Connective tissu » du dos humain | Illustration du concept biomécanique de tenségrité |
Les chocs physiques et psychologiques
Les fascias sont sensibles aux chocs physiques. Une chute par exemple, peut amener une difficulté éprouvée bien au-delà du lieu de ce choc. Comme des ronds dans l’eau, ce dernier peut se répercuter dans des structures plus éloignées et entraîner un malaise physiologique, biologique ou émotionnel.
Cette idée fut émise par le fondateur de l’ostéopathie, Andrew Still qui disait du fascia qu’il était « l’endroit où il faut chercher la cause de la maladie« .
Sous l’effet du stress physique ou psychologique, le fascia se crispe et peut perturber le fonctionnement général de l’organisme.
Certains chocs émotionnels peuvent ainsi rester inscrits dans le corps sans que nous en soyons conscients et alors que le corps semble s’être rétabli.
Le fascia axial profond (deep core line) est particulièrement sensible aux tensions et aux réactions émotionnelles, ce qui génère ces impressions d’estomac noué, de gorge serrée, d’oppression au niveau respiratoire, de peur au ventre. D’autres fascias (ou chaînes myofasciales) sont en cause lorsqu’il y a, notamment, symptomatologie anxieuse, stress ou surmenage et fatigue intellectuelle, maux de dos, maux de tête.
Plus près de nous, Patrick Salibi, ostéopathe et maître en yoga, fondateur de l’ostéoyoga à Montréal, a repris cette idée et l’a démontrée par des cas cliniques dans sa présentation au Colloque de la Fédération francophone de Yoga en 2015.
Le Yoga, sa pratique et ses bienfaits sur le corps et l’esprit
Le Yoga qui nous intéresse est celui qui s’attarde sur le tissu conjonctif. D’où la nécessité de rester plus longtemps (souvent plusieurs minutes) dans chaque pose, afin de laisser le temps aux tendons, ligaments et fascias, moins irrigués que les muscles, de sentir l’étirement.
Le Yoga peut aider à dénouer ces tensions par le travail en douceur qu’il exerce sur les différentes chaînes myofasciales. Des postures spécifiques permettront un relâchement significatif.
Paul Grilley, lui-même enseignant en yoga et préoccupé par les limites anatomiques, découvre l’intérêt du yoga avec ses postures d’étirements étonnamment surpris par la flexibilité de cet homme. De fil en aiguille, Paul Grilley développe son expertise anatomique et il approfondit sa connaissance des méridiens (1990). Après des études en anatomie et en kinésiologie, Grilley obtient un doctorat honorifique en 2005 pour sa contribution à l’importance des théories sur les fascias dans la pratique du yoga. Il a ainsi développé un programme d’enseignement du Yoga reconnu aux États-Unis et ailleurs. La connaissance affinée des fascias, des chaînes myofasciales sur la structure du corps permet d’élaborer les postures de Yoga adaptées à la pathologie.
En effet, les postures interpellent les différentes chaînes myofasciales du corps et favorisent la souplesse par les étirements graduels, redonnant aux tendons et ligaments la possibilité de retrouver leur longueur naturelle. Par exemple, les postures permettent aux muscles de se revitaliser, à la colonne vertébrale d’acquérir plus de souplesse, d’espace entre les vertèbres, parfois d’avoir un effet curatif sur les disques intervertébraux. Par la compression qu’offrent certaines postures, le Yoga travaille à augmenter la densité osseuse.
Par ailleurs, comme nous l’avons cité un peu plus haut, le Yoga est utile dans le dénouement de certaines émotions.
Après une séance, il est possible que l’intuition soit stimulée : elle peut se manifester par un rebond du rêve durant le sommeil ou par une résolution d’une difficulté.
Prendre le temps de se déposer, de ressentir, d’accueillir ce qui est dans le moment de la posture et d’une posture à l’autre favorise ces prises de consciences, ces ouvertures. Dénouer les tensions enkystées dans certaines parties du corps et cela, sans effort, en s’abandonnant à la gravité du sol, permet aussi cette recirculation émotionnelle.
Le maintien durant plusieurs minutes permet une observation de l’énergie de la posture et favorise donc, la conscience attentive. Avec une pratique régulière, l’écoute de la circulation de cette énergie dans le corps s’affine : il devient possible de la ressentir dans les différents tissus conjonctifs : tendons, ligaments, fascias, muscles…
Quand le calme mental s’installe, il devient possible de mieux voir en soi… comme une réflexion de ce qui est là mais qui était brouillé par des eaux agitées.
Origine du Yoga
Le Yoga trouve son origine en Inde, il y a environ 5000 ans. En sanskrit, Yoga vient du terme YUG qui signifie « union entre le corps et l’esprit« .
Shri PATANJALI présente dans les Yogas-Sutras, précieux traité du yoga classique, cette discipline à visée essentiellement spirituelle.
Avec l’apparition du Yoga tantrique d’où le Hatha – Ashtanga Yoga sont issus, nous assistons graduellement à une définition du Yoga différente, plus « physique » où quelques 80 Asanas (postures) sont finalement mises en relief.
Le yoga classique ou Raja Yoga de Patanjali propose huit axes (Ashtangas) de développement successifs et complémentaires :
– le respect de certaines règles et disciplines de vie (Yama et Niyama),
– les postures physiques et les attitudes concernant le mental (Asana),
– l’art du souffle conscient (Pranayama),
– l’écoute sensorielle intérieure (Pratyara),
– le développement de la concentration (Dharana),
– la pratique de la méditation (Dhyâna)
– pour atteindre ultimement un état d’union à la Conscience (Samadhi).
La pratique du Yoga demeure une porte ouverte sur des états de conscience bienfaisants et sur une plus grande connexion avec le Soi.
Ashtanga Iyengar Yoga
L’ ASHTANGA est un système décrit méthodiquement sur la base des textes Yoga Sutra laissés par PATANJALI selon les huit axes (Ashtangas) de développement successifs et complémentaires.
L’ ASHTANGA IYENGAR est un système décrit méthodiquement grâce à une recherche exhaustive que le Maître Yogi, B.K.S. IYENGAR.
Né en 1918, B.K.S. IYENGAR a été l’élève dans les années 1945, du Yogi Tirumalai KRISHNAMACHARYA enseignant l’ASHTANGA VINYASA Yoga à Mysore, dans le palais du Maharadjah – en même temps que K Pattabhi Jois, TKV Desikachar, Indra Devi, AG Mohandu.
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Puis, B.K.S. IYENGAR développe son approche avec son Ecole fondée à Pune, grâce à sa pratique quotidienne pendant 75 ans, en déployant la découverte, l’étude, l’écriture et l’enseignement auprès de nombreux élèves en Inde et dans le monde entier, jusqu’à sa mort en 2014 à l’âge de 95 ans.
BKS Iyengar explique dans son livre L’arbre du Yoga : « Le yoga signifie union : l’union de l’esprit individuel avec l’esprit universel du yoga. Cette notion abstraite et complexe à expliciter, pourrait s’appréhender comme l’union du corps et de l’esprit, l’union de l’esprit et de l’âme. » –
Le Yoga Iyengar, est spécifique par la pratique des postures (asanas) associée à la respiration (pranayama) à l’appui d’outils nommés Supports ou Accessoires de Yoga. Cette approche novatrice met l’accent sur la précision et l’alignement des postures du corps maintenues pendant quelques minutes dans un étirement associé au rythme respiratoire. Au terme de ce travail approfondi effectué en conscience, on ressent une ouverture du corps, un relâchement profond, la détente est pleinement éprouvée avec l’impression d’être libéré.
Un enchaînement des postures organisées par séquence, à un rythme adapté et avec l’utilisation d’accessoires permet au Yoga Iyengar d’être adopté et pratiqué dans la vie courante. Les personnes de tous âges de l’enfant à la personne âgée peuvent pratiquer le Yoga Iyengar.
Le Yoga thérapeutique Iyengar est un véritable support pour les personnes nécessitant un travail physiologique. Le Yoga apporte un espoir d’une vie plus ouverte avec moins de souffrances, quand tout espoir pourrait sembler perdu après avoir tout essayé.
Quand l’être est en souffrance, les énergies sont bloquées. Il s’agit de travailler par le travail postural et respiratoire, pour accéder à la circulation des énergies.
Selon Shri B.K.S Iyengar des souffrances somatiques très lourdes peuvent être traitées, l’objectif étant de créer de l’espace dans un corps fermé par la souffrance au quotidien. Des soins particuliers peuvent être adaptés à chaque personne et permet quand cela devient possible, d’accéder à une pratique en cours collectif.
Ainsi, il est question de d’abord commencer par un travail postural fondé sur ce qui nous est accessible pour notre corps, ce que nous sommes capable de sentir dans notre corps. La posture « Asana » nous permet de travailler l’ancrage de l’être, nous aligner, stabiliser notre mental (annamaya kosha).
Que notre mode de vie occidental nous permette de nous appliquer à la pratique régulière du Yoga est déjà exceptionnel.
La recherche de la perfection manifestée par l’Ego, pour s’approprier et expliquer scientifiquement la pratique du Yoga, peut enfermer le yoga dans des définitions et des interprétations théoriques.
Shri B.K.S.Iyengar : « Vous serez peut-être nombreux à dire qu’exécuter un âsana est une discipline physique, mais si vous parlez ainsi sans connaître la profondeur des âsanas, vous êtes déjà déchus de la grâce du yoga ».
Le prānāyāma effectué par le contrôle de l’inspiration et de l’expiration avec temps de rétention a pour objectif de réaliser l’entrée dans les énergies subtiles, accomplissement exceptionnel avec notre mode de vie.
Patanjali explique que l’accès au Prânâyama Kosha est possible sous condition que les postures « Asana » soient atteintes dans la perfection.
Le Yoga, c’est Ressentir et se laisser traverser par l’expérience, au centre de la vie, du vécu.Toute pratique des Asanas agit sur l’annamaya kosha et résonne sur les « enveloppes » (koshas) de l’être car tout est lié et en relations.
Asanas
Le Hatha Yoga est le yoga postural visant à rétablir l’équilibre entre les énergies positive (HA, soleil, activité) et négative (THA, lune, repos), pour développer un sentiment de recentration et d’unité dans le Soi corps-esprit. Cette maîtrise se fera au moyen d’un ajustement de la respiration ou du souffle avec les postures adoptées par le corps
Quand on parle d’Asanas, on parle d’un geste conscient du corps qui unifie les différents plans: physique, énergétique, émotionnel et mental dans la conscience de soi. Le yoga n’est pas une manière de faire mais une manière d’être : on ne « fait » pas une Asana, on entre dans une Asana pour y « être ». La posture pourrait être esthétiquement parfaite mais vide de sens sans la pleine conscience du corps et de l’attention portée à la respiration. On habite donc une posture. Les postures se pratiquent dans le respect des limites naturelles du corps. Ce qui est visé dans une posture de yoga, c’est la stabilité et le maintien ferme de la posture dans un état de bien-être ainsi que l’harmonisation en douceur du mouvement avec le souffle. Voilà ce que signifie l’expression utilisée par Patanjali dans les Yogas-Sutras quand il définit l’Asana : « la posture de yoga est à la fois stable et confortable (Sthiram Sukham Asanam) ».
À éviter donc : toute manifestation de douleur et effort exagéré qui serait initié par le mental ou l’ego.
Pranayamas
Le terme PRANA en sanskrit réfère à l’énergie vitale induite par la manière dont nous respirons et non au souffle ou à la respiration elle-même. Prana est plus que le souffle physiologique. Il est bon de garder cela en conscience dans sa pratique. Le terme AYAMA signifie vitalité. Toutes les techniques de Pranayamas visent généralement à réguler le souffle en y apportant son attention, ce qu’on appelle la conscience du souffle. Ce sont des techniques utiles aussi bien pour dynamiser (Kapalabhati) que pour détendre ou équilibrer l’énergie vitale. La discipline du souffle est un aspect essentiel dans la pratique du yoga. En l’utilisant, nous induisons une gestion saine du mental qui nous permet de changer de vitesse, de nous retrouver « ici et maintenant », dans le moment présent. Le fait d’être en conscience de son corps et de sa respiration amène donc une circulation de l’énergie vitale et entraîne l’esprit à la concentration et à la persévérance. Porter l’attention et la conscience au souffle peut conduire à l’attitude méditative (Dhyâna), voire contemplative.
Relaxation en Savasana
Chaque séance de yoga se termine par une période de relaxation d’une dizaine de minutes en posture allongée de Savasana. C’est une étape importante après la pratique des Asanas qu’il ne faut pas négliger car elle permet à la circulation de l’énergie vitale (le Prana) générée par les Asanas de se répandre dans tout le corps et l’esprit. Porter son regard vers l’espace intérieur, ou le retrait des sens (Pratyhara) permet de s’apaiser profondément. Les relaxations revitalisent et régénèrent le système nerveux. Elles conduisent bien souvent à un meilleur sommeil.
On ne « fait» pas du Yoga, c’est le Yoga qui « nous fait ».
Références : Oeuvres de Shri B.K.S. IYENGAR :
– La Bible du Yoga Edition J’ai Lu – avril 2009
– L’arbre du Yoga Edition Buchet / Chastel – Décembre 2003
– B.K.S. IYENGAR YogaThérapeutique – Edition La Page – Février 2018
– Yoga Dipika, Lumière sur le Yoga Edition Buchet / Chastel – Juillet 2001
– Lumière sur les Yoga Sütra de Patanjali, Patanjala Yoga Pradipika. Edition Buchet / Chastel – Janvier 2004
– La voie de la paix intérieure, voyage vers la plénitude et la lumière – Inter Editions. Avril 2007
– Pranayama Dipika, Lumière sur le Pranayama – Edition Buchet / Chastel – Septembre 1985
Yin Yoga
Avec le YIN Yoga, on rejoint la philosophie taoïste et la tradition chinoise, qui voit l’harmonie chez l’être humain dans l’union Yin et Yang à sa vraie nature et avec son environnement.
L’énergie yin (passive) est associée comme une possibilité d’intériorisation amenant un état d’apaisement du système nerveux parasympathique parfois très profond. L’énergie yang (pro-actif) en médecine chinoise porte l’accent sur le travail musculaire, et reliée ici au Yoga, plus dans le mouvement, quand les postures sont tenues peu de temps .
Paulie Zink, créateur de l’approche Yin Yoga, a d’abord été initié au Kung-fu et en Yoga Taoïste (ou Daoïste) par un maître chinois en Arts martiaux, Cho Chat Ling qui souhaitait en fin de vie transmettre son enseignement traditionnel à un jeune qu’il jugeait exceptionnel.
Zink préconise l’abandon du mental dans la pratique et une écoute attentive du ressenti corporel (felt awareness of our physicality).
De renommée internationale pour ses compétitions en arts martiaux, il a enseigné le Yin Yoga et le Chi Kung thérapeutique, entre autres, au Kripalu Center for Yoga and Health au Massachusetts, au Omega Institute for Holistics Studies à New York et au Illinois Neuro-Spine Center à Chicago.
Il existe une vingtaine de postures en yin yoga, essentiellement au sol ou près du sol que l’on maintient en moyenne de trois à quatre minutes. Dans les postures, on s’abandonne graduellement à la gravité du sol. On dit souvent que le Yin Yoga est un yoga méditatif. Le yin yoga se diffuse largement aujourd’hui dans cet objectif thérapeutique.
Vidéo classe : 20 minutes avec Paulie Zink: https://www.youtube.com/watch?v=Lee4_wQnQN8&feature=youtu.be
Références
– Grilley, P. : Anatomy for yoga, DVD, Pranamaya – Yin Yoga, DVD, Pranamaya
http://www.fasciatherapie-patient.com – http://www.yinyoga.com/paul_grilley.php
– Myers, T.M. (2014), Anatomy Trains, Myofascial Meridians for Manual & Movement Therapists, Third Edition, Churchill Livingstone
– Salibi, P. Osteoyoga, http://www.osteoyogashala.org
– Salibi, P., Le Génie du Corps, http://www.patricksalibi.com
– Zink, P. A lesson in Yin Yoga-from Founder Master Paulie Zink, http://www.elephantjournal.com
– Putt, M., Understanding Fascia: What it is +Why You Should Care, March 25, 2015, http://www.mindbodygreen.com
*Photos tirées des sites internet : fascialogie.wixsite.com , arni-fasciatherapie.ch , concept tenségrité de Tomas Saraceno
Ashtanga Vinyasa Yoga – Flow Yoga
L’ ASHTANGA est un système décrit méthodiquement sur la base des textes Yoga Sutra laissés par PATANJALI selon les huit axes (Ashtangas) de développement successifs et complémentaires.
Né en 1915, K. PATTABHI JOIS a été l’élève du Yogi KRISHNAMACHARYA enseignant l’ASHTANGA VINYASA Yoga à Mysore, dans le palais du Maharadjah, –en même temps que B.K.S. Iyengar, TKV Desikachar, Indra Devi, AG Mohandu -.
Après le départ de KRISHNAMACHARYA de Mysore, K. PATTABHI JOIS reprend le flambeau de l’Ashtanga Vinyasa Yoga et continue d’enseigner jusqu’à sa mort en 2009 à l’âge de 93 ans.
À Mysore, le principe de l’Ashtanga Vinyasa Yoga ou Vinyoga est qu’après une mémorisation en groupe des enchaînements de postures, la pratique de chacun soit guidée par un enseignement individuel.
Cette pratique du yoga, aussi appelée Flow Yoga, très dynamique demande une bonne condition physique et pose l’accent sur la synchronisation du mouvement et de la respiration.
Son but est de purifier l’organisme, de réaligner le corps en corrigeant les mauvaises habitudes posturales ainsi que de rendre au corps sa souplesse et sa force naturelle.
Chaque séance démarre par une série de salutations au soleil, puis des séries de postures successives sont pratiquées toujours dans le même ordre, dans un enchaînement dynamique réalisé entre chaque posture. Ainsi chaque mouvement se réalise précisément sur une inspiration ou expiration.
La première de ces séries – la plus pratiquée en Occident – nécessite pour un débutant en yoga plusieurs mois voire plusieurs années de pratique assidue.
« La pleine conscience arrive toujours dans l’ici et maintenant » – Thich Nhat Hahn